Une proposition de 

    Véronique Boilard, Virginie Jourdain
avec le soutien de 

    kimura byol — nathalie lemoine
 

LA PRÉSENCE de L’ABSENCE est une collaboration entre artistes, archivistes, militant.e.s qui vise à initier un dialogue expérimental sur la question cruciale de la constitution et restitution de nos mémoires en considérant les affects et les récits non autoritaires. Nous désirons embrasser collectivement la présence des absences, des trous, des silences et des oublis, constitutifs des histoires LGBTQI2+. Onze nouvelles œuvres résultent de cette recherche en partenariat avec les Archives gaies du Québec (AGQ).

La question d’absence de mémoires nous assaille, car nous en connaissons les conséquences politiques. Ainsi, bien que cette année célèbre les 50 ans de la loi Omnibus de Pierre-Elliott Trudeau (14 mai 1969) et des émeutes de Stonewall, nous ne souhaitons pas commémorer, mais plutôt proposer un temps de réflexion commune sur les années de luttes, de fêtes et d’amours d’une communauté en résistance contre la violence institutionnelle (historique, culturelle, juridique, policière et médicale...) car chaque avancée politique et sociale se fait au prix d’une mobilisation collective souvent ignorée ou effacée.

Ce projet soutient le travail des artistes, mais aussi des archivistes professionnel.le.s ou/et militant.e.s, des organismes communautaires qui veillent à lutter contre l’oubli et l’invisibilité de nos vies et de nos contributions sociales, politiques et culturelles. Il reconnaît le rôle déterminant des activistes et des personnes qui perpétuent la mémoire de leurs proches (vivant.e.s ou disparu.e.s) cherchant à préserver et documenter des vies, des amours, des oeuvres, des luttes et perspectives, en expérimentant et remettant en question la construction hégémonique de l’Histoire.

À travers un processus de recherche individuel et collectif, les artistes sont invité.e.s à explorer le traitement des savoirs assujettis et la fabrique des représentations culturelles. Par le biais d’expérimentations et d’œuvres transdisciplinaires, illes convoquent ici des subjectivités empathiques et invitent à dialoguer sur la nécessaire « transmission » des combats politiques et des histoires de nos communautés.
 

Nous tenons à remercier chaleureusement les artistes, les Archives gaies du Québec, le Conseil des Arts de Montréal et Never Apart pour leur soutien.